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                                AVENAS                              279

firme ces arrangements très profitables pour l'Église et le Chapitre
de Saint-Vincent de Mâcon.
   Warin était mort sans enfant, vers l'an 868. La comtesse Avane,
sa veuve, qui était la propre sœur de Guillaume le Pieux, transmit
à ce grand personnage sa terre de Cluny, où il fonda son abbaye
en 908.
   On entrevoit déjà mes conclusions.
   L'évêque de Mâcon et le Chapitre de Saint-Vincent, désireux de
marquer leur reconnaissance pour la comtesse Avane, et aussi de
s'assurer les bonnes grâces et la protection de son pieux frère et
héritier, substituèrent le nom à'Avanacum à monasterium Pelagi,
nom composé, qui était devenu un non sens, puisque le monastère
n'existait plus depuis longtemps. De là, le nom nouveau et définitif
de la paroisse d'Avenas.
   Le savant et consciencieux éditeur du Cartulaire de Saint-Vincent,
à la page 465, colonne 2, constate que l'on disait indifféremment
Avenacum et Avanacum.. Cette dernière leçon dérive tout naturel-
lement de « Avana. » En français, et dans l'usage général, l'autre
leçon a prévalu, et on dit : « Avenas. »
    J'ai dit quAlbana était le même nom qu Avana. Tous ceux qui
 ont quelques notions onomastiques, c'est-à-dire, de la formation des
 noms propres, le reconnaissent. Mais il m'est aisé et agréable de
 satisfaire ici les plus difficiles à croire, par des preuves en quelque
 sorte matérielles.
    Dans l'acte de fondation de l'abbaye de Cluny, qu'on retrouve
 intégralement reproduit soit à la Bibliothecà cluniacensis, soit au
 tome I, page 125, du Cartulaire de Cluny, en voie de publication par
 les soins de M. Alexis Bruel, sous-chef de section aux Archives
 nationales, le fondateur énumère, avec une juste complaisance, les
 personnes auxquelles il veut faire part du mérite de son œuvre,
 entreprise avant tout « pro amore Dei. •» C'est d'abord le roi Eudes,
 puis son père et sa mère, sa propre personne et celle de sa femme
 Ingelberge. La nomenclature se termine par ses mots : « Pro Avanae
  anima, quae mihi easdem res testamentario jure concessit. »
     Et, dans ses savantes notes à la Bibliothecà cluniacensis, colonne 12,