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VIEILLES CHOSES ET VIEUX MOTS LYONNAIS 27,3 CC, 376 (cote 3) : 1380. « Payé pour 426 fais qui ont été employés à l'oeuvre de la Torrete pour la défense du Ron (Rhône) achetés de Floret au prix de 6 gros Yambaise, 5 1. 2 g... id. pour 10 hommes qui cuchiront la surmillie (1) en l'aiguë, puis les paux... pour 5 hommes qui lancèrent l'araine sur la surmillie... pour une sapine de charneus mise dessus lafurmillie... 18 sapines du dit charneuo que furent mises sur la dite furnillie au prix de 6 gros par sapine. » (2) Nous voyons par le texte précédent comment nos pères lyonnais s'y prenaient pour construire ces digues, barrages, etc., dont il est si souvent question dans nos annales sous le nom de plaissières, peys- sières. On plantait d'abord des paux (pals, pieux), puis on y entre- mêlait la furnillie ou les fournilles (bois propre à chauffer le four), c'est-à -dire des fascines (fais) retenues entre elles par des liens d'osier. Là -dessus on couchait (cuchiront) de la terre (araine) pour for- mer chaussée. Puis on y enfonçait des pieux minces ou des échalas (charneus), soit pour clôture, soit pour achever de lier le tout. La sapine est une sorte de bateau encore en usage. Enfin, dans le procès-verbal du mardi VI e de février (3) 1419 : « Ils ont concluz que ce Nisies Greysieu vuelt bailler 5 f. de Vambesse de laleigne (4) du brotel (5) de la ville, que Audry Nantuas les lui baille et délivre. » Vambaissi était donc une mesure pour les fagots. Il paraît y avoir eu plusieurs sortes d'ambaisses, puisque l'on désignait de laquelle il (1) Surmillie doit être la furnillie, fournille. (2) Textes communiqués par M. Vermorel. (3) Registres consulaires, publiés par M. M.-C. Guigue, p. 225. (4) Bois : lignum. (5) Brotel, brotteaux, lieux fréquemment inondés et où poussent les saules, osiers, etc. De brustellum, dér. de brustum. N° 58. - Octobre i38i. l8