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                          LE PETIT-TRIANOKT                           227

ne permettaient malheureusement pas de remédier au mal. Ecrits au
lendemain de la Révolution, alors qu'un abîme s'était creusé entré
l'ancien régime et le nouveau, ces mémoires confondent les écrits
et les dates, par suite d'une illusion fort explicable, car, vu à dis-
tance et après les événements accomplis, le règne du dernier roi
tenait bien peu de place dans l'histoire, et tout s'y trouvait ramené
au même plan. Il était nécessaire qu'un livre consciencieux et impar-
tial, composé d'après les sources, fixât une chronologie souvent
incertaine et fît justice des fables imaginées par les romanciers, ainsi
que des prétendues découvertes de certains collectionneurs d'auto-
graphes. M. Gustave Desjardins vient enfin de nous donner une
monographie complète du Petit-Trianon, exacte dans ses moindres
détails, bien qu'elle touche aux questions les plus diverses; l'œuvre
d'un érudit et d'un homme de goût, qui sait être toujours intéres-
sant, sans se départir jamais de cette méthode rigoureuse qui est en
quelque sorte la probité de l'histoire.
   Je n'essaierai pas de résumer ici un livre où tout est à lire, et où
tout est d'une lecture facile et agréable. Je me bornerai à indiquer le
plan de l'ouvrage et les points les plus nouveaux qu'il met en
lumière.

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  Le Jardin français, — le Jardin anglais, —• le Hameau : — telles
sont les trois grandes divisions adoptées par l'auteur, divisions indi-
quées par le sujet même et correspondant à trois périodes bien
distinctes.
   Le Petit-Trianon est une création de Louis XV, qui, tout enfant,
montrait déjà pour le Grand-Trianon une préférence marquée. En
1749, il y fit construire une « ménagerie, » destinée à recevoir des
animaux domestiques. Elle comprenait une vacherie, une laiterie,
des volières et de nombreux poulaillers ; le roi ayant eu, pendant'
quelque temps, la fantaisie d'élever ou plutôt de voir élever des
oiseaux de basse-cour.
  A cette époque, l'appellation de « Petit-Trianon » n'était point'