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          LA « SEMAINE » DE CHRISTOPHLE DE GAMON                          1^1

          Pour faire tous les mots que tu dois avancer
          En la lime plus tost qu'en la langue passer.
          Et la nature encor consultant cet ouvrage
          Avec le bien des dents et l'honneur du visage
          A couvert ces deux murs bastis d'os renaissants
          D'un bouclier entr'ouvert de coraux rougissants.

L'oreille :
                          Près des yeux rouants, doublant lastntinelle.
          L'ouvrier du corps humain mit l'aureille jumelle,
          Propre outil des sçavants, des sons le rapporteur,
          Porte, d'où l'on se rend du chasteau le vainqueur;
          Et coquilla ses trous pour de loin y conduire
          La voix qu'nn corps solide en l'air vague fait bruire,
          Qui frappant l'air externe, et cet air l'air voisin,
          Et l'air voisin un autre, à l'aureille prend fin.
          Comme on voit es marais que des pierres jetées
          Dans le marbre frizé des ondes argentées
          Naissent des ronds cerceaux l'un l'autre se poussants
          Jusqu'au bord recourbé des palus gémissans.

Les bras :
          Doy-je oublier des bras la louange immortelle
          De ce palais de chair la deffence fidelle,
          Branches du tronc humain, long, nerveux, embrasseurs,
          Blandissants, blanchissants, fermes, ronds, menaceurs?

Les mains :

          Doy-je taire les mains, mesnagères parfaites,
          Ouvrières de tous arts, interprètes muettes,
          Servantes du vouloir, mères de nouveauté
          Dont la grâce conteste avec l'utilité,
          Qui portent cinq rameaux, imitent les exemples,
          Font aux mortels des tours, à l'immortel des temples?

Les genoux et les pieds :

             Doy-je celer les nœuds et les ressorts si doux
             Qui pliants font jouer les supliants genoux?