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LA VIE ET LES OPINIONS DE CHRISTOVHLE DE GAMON 13 3 additions en 1608, paraît été écrite au point de vue de la consolation personnelle du poète, ainsi qu'il résulte des lignes suivantes qui ter- minent l'avis au lecteur : « T u y verras les sainctes fureurs de mon Uranie marcher avec quelque ordre sur le champ de la Théologie. Je désire que, comme elles m'ont donné du secours contre les plus violentes sorties que le cruel destin a faites sur moy, elles te donnent de l'utilité, à moy sujet de mieux faire, et à tous deux du contente- ment. » La Muse divine débute par quarante-cinq sonnets empreints d'un vif sentiment religieux. Nous citerons seulement le dixième. Celui qui en plein jour portant de la chandelle, Cerchoit parmi la presse un homme d'équité, Auroit bel esclairer la solaire clairté, Pour pouvoir ce jourd'buy rencontrer un ridelle! L'homme a comme le tigre une rage cruelle, Il semble un tors serpent dans sa malignité, Un ours en gloutonnie, un lion en fierté, Un vrai loup en rapine, un renard en cautelle. O cas plein de douleur! douleur pleine de pleurs! Les cruels animaux sont encore meilleurs, Car nul n'a tous ces maux, tous ces maux sont dans l'homme. Homme donc pire qu'eux, te doy-je homme estimer? Et si je ne doy mesme un homme te nommer, Comment puis-je soufrir quefidelleon te nomme? Les Stances de Vhomme méritent également d'êtres signalées : Je te donne ces vers, animal, qui commence D'aler à quatre piez, et puis marches à deux, Puis vas marchant à trois, et qui d'en bas t'eslances Sus l'azur flamboyant des lambris lumineux. L'Eternel est Esprit, un corps tout ce beau Monde, Mais tu as l'un et l'autre, et dedans et dehors : L'Esprit de l'Eternel dans ton esprit abonde Et le grand corps du Monde est en ton petit corps.