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120          LA REVUE LYONNAISE

      Tu n'as plustot par le resveil
      Secoué|l'aile et le sommeil
      Que t'en volant à l'avanture
      Tu quiers la plus verde verdure.
      Par ton vol, ton col piolé
      S'approche d'un flot reculé,
      Mais lors ta moitié fretillarde,
      La coulombelette baizarde,
      A fin de fuyr tous regrets,
      Te suit^près de ses flots segrets.


      Là, là, ma simple bestelette,
      Tu vois mainte beste simplette,
      Maint poissonet, qui au coulant
      Se tortillonne en sautelant.
      Tu regardes ces eaux mobiles
      Troter par chemins indociles,
      Par chemins aux bords bouillonneux
      Peuplez de peupliers cotonneux.
      Tu te plais de voir ces ondettes
      Mouvoir des querelles doucettes
      Et les caquetards zephyreaux
      Parler aux bégayantes eaux.
      Puis, beuvant tout d'une gorgée,
      Tu chasses ta soif asséchée.


      Mais quoy? Coulombeau fretillard,
      O mignard, tremblard et roùard,
      Tu n'alentes point la grand' flamme
      Qu'amour fait en ta petite ame !
      Ta femme sur les bords moussus
      S'abaisse, et tu sautes dessus.
      Tantost sur le bord du rivage
      Elle mire son blanc plumage,
      Tantost tu vas en te branlant
      Sur un roc coulant roucoulant
      Près de ta coulombelle belle,
      Et reçois un coup d'aile d'elle
      Qui part pour t'impartir ailleurs
      Toutes ses plus douces douceurs.