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54 LA REVUE LYONNAISE DILIGE PROXI MVM SICVT TEIPSVM Des ouvrages de serrurerie, des grilles, des balcons et jusqu'à une pierre tumulaire trouvée dans la cave du prieuré de la Lanterne : Dans ce tombeau repose Carusa, de bonne mémoire Cette pierre, e dont l'inscription est en latin, remonte au vi siècle. Au fond du jar- din, est une tour qui se dressait jadis non loin de la Boucherie des Terreaux. Elle est entourée d'une verte robe de lierre et sert à un usage innomé. Un château fini, Rousset en fit bâtir deux autres. Plus beau, plus vaste, plus confortable que le château de l'Arche, apparaît, à l'angle de l'ancienne rue de Chabrol et de la rue Jangot, le château du Prado, bâti avec les démolitions venue de toutes parts. Les fenêtres, d'un beau style, proviennent d'une vieille maison du quai Saint-Antoine; les banquettes en fer forgé, de l'antique rue du Bessard, de triste mémoire. Les portes palières, en bois de chêne, furent tirées d'un noble hôtel de Bellecour; les poutres, de l'ancien Grenier à sel. Rousset ne l'a jamais habité. Il est livré à des loca- taires comme une simple et prosaïque maison. C'est aussi le sort du plus bel immeuble de notre poète, le splen- dide château de la Rize, qui fait l'ornement du cours Gambetta prolongé, où il porte le n° 88. Ce monument, élevé par un architecte florentin de haut mérite, fut bâti, sur le quai de Bondy, pour un de nos princes de la finance. C'est dans cette demeure qu'est né notre illustre peintre Louis Guy. Le portail, très ornementé, faisait partie d'un bel hôtel de la place Bellecour. Deux têtes de satyres, vivantes et très belles, se voyaient autrefois au portail d'une maison de la rue Bellecordière. Elles sont incrustées aujourd'hui dans la partie supérieure du château. Que diront les archéologues de l'avenir, à l'aspect de ces vieilles maisons construites sur un terrain nouveau, dans des quartiers à peine ouverts, si les guides Joanne de ce jour et nous-même ne pré-