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34                     LA REVUE LYONNAISE

                   Avec l'aimable badinage
                   D'un esprit tout plein de gaîté.
                   Mes chansons vous feront sourire.
                   J'ai toujours quelque chose à dire...
                   — Grillon, je suis au désespoir,
                   Mais je ne puis vous recevoir.
                   Je garde mon miel et ma cire.
                   Car vous pensez toujours avoir
                   Quelque chose à dire, et moi, frère,
                   J'ai toujours quelque chose à faire. »


   A-t-on, chez nos fabulistes les plus célèbres, quelque chose qui
efface ou fasse pâlir ce ravissant morceau ?
   Et combien nous en aurions à mettre à côté !
   En voici encore une :


               LE SAVANT ET LE SEIGNEUR

                   Un grand seigneur vit un savant
                   Qui, sous le poids de sa pensée,
                   Cheminait la tête baissée.
                   Cela se voit assez souvent.

                   « Relevez donc un peu la tête, »
                   Dit le seigneur. « Imitez-moi.
                   Moi qui la porte comme un roi
                   Et semble braver la tempête.
                   — Je le ferais aussi, ma foi, »
                   Dit le savant, « quoique timide.
                   Je porterais bien haut le front,
                   Ainsi que les seigneurs le font,
                   Si j'étais, comme eux, tête vide. »


  Nous n'abuserons pas, quoique nous ayions sous les yeux cinq
ou six pièces que nous brûlerions de donner à la Revue lyonnaise. Du
moins, que l'aimable publication qui nous donne l'hospitalité nous
permette encore une ou deux citations de notre fabuliste. Voici
quelques pensées tirées de ses petits récits :