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488 HENRI HIGNAHD et le féliciter de l'argent qu'il empoche, tandis que moi je mange celui des autres. Mais il faut que je réponde et lon- guement à ce Turpault qui est retombé dans toutes ses souffrances, et qui a grand besoin de paroles amies. Dans quelques jours j'écrirai à Jean et si longuement qu'il ne se plaindra plus d'avoir attendu. En attendant j'ai à le remercier de la part de mon oncle, sa lettre a été très bien reçue. J'ai aussi à vous embrasser tous. Ma pauvre tante va bien mal. Ma mère qui l'a vue si grosse il y a cinq mois, aurait peine à la reconnaître maintenant, Le pis est qu'elle se frappe, se désole, et ne veut faire aucun remède. Ozanam a fait samedi dernier sa première leçon, avec un concours de monde comme la Sorbonne n'en avait pas vu depuis MM. Guizot, Villemain et Cousin. Le succès n'a pas été moindre ; on a applaudi à cinq reprises, et véritablement il le méritait bien, car c'était une leçon de premier ordre. Le :,voilà donc établi sur le meilleur pied. Il me montre beaucoup d'amitié, et vient me voir à l'école ; en outre c'est moi qu'il a chargé de rendre compte de son début dans le Journal de l'Instruction publique. C'est un travail assez dif- ficile, et je dois aujourd'hui passer deux heures avec lui pour prendre ses instructions. Peut-être cela n'aura-t-il pas lieu, mais je vous dirai dans ma prochaine lettre si l'article est de moi. Bien entendu que je ne le signerai pas. . • Samedi le 16. En vous écrivant jeudi, mes bons parents, je ne m'atten- dais pas à vous faire attendre encore deux jours de plus. La cause de ce retard est le mal de tête qui au iieu de cesser a empiré et ne m'a guère quitté qu'aujourd'hui ; encore n'est-