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8                      SOUVENIRS LYONNAIS

   Un jour, la population tient à remercier Charles VII ou
Louis XI de la concession des foires franches, ou encore
Napoléon III de l'affranchissement du passage des ponts
dans notre ville.
   Ailleurs, on l'entend acclamer comme des libérateurs,
Charles IX après les dévastations des huguenots dans notre
ville, Henri IV après les troubles de la Ligue, Bonaparte
après les souffrances de la Révolution, les Bourbons après
les cruelles déceptions du Premier Empire, Napoléon III
après les commotions de l'année 1849.
   C'est une toute autre émotion que la duchesse d'Angou-
lême rencontre : l'enthousiaste réception qui lui est faite
s'inspire des souvenirs des douloureuses épreuves que sa
jeunesse a subies.
   Les ovations spontanées sont très rares ; un voyage
officiel doit être annoncé, d'avance afin que les préparatifs
de la réception puissent être faits. Le xixe siècle a cepen-
dant été témoin de plusieurs explosions sympathiques de
cette nature : en 1799, pour Bonaparte arrivant d'Egypte;
en 1800, pour le même Bonaparte revenant d'Italie et
s'arrêtant à relever les ruines de la ville; en 1856, pour
Napoléon III cédant à une généreuse inspiration,en apportant
des secours aux victimes de la grande inondation du Rhône.
   Une réception d'un caractère tout spécial, et qu'il n'est
pas possible de placer au nombre des entrées solennelles
ordinaires, est la réception dont le pape Pie VII a été l'objet
en 1805 ( 1 ) : le Saint-Père est, il est vrai, au moment de
.                           ,                        .             éf-
   (1) Voir le récit du séjour du pape à Lyon soit dans le Bulletin de
Lyon du 4 floréal an xur, soit dans YAlmanach de Lyon, 1806.
  En allant à Paris le Saint-Père s'était arrêté un jour ; mais, au
retour, il séjourna du 16 au 20 avril 1805. Sa Sainteté rouvrit l'église