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332 HENRI H1GNAKD 20 2 juin 1840. MES CHERS PARENTS, M. Parrayon à bien voulu m'envoyer son jeune frère, pour me demander une lettre, je profite de son obligeance quoique je n'aie pas encore reçu de réponse à mes deux dernières. Je pense qu'il ne vous est rien arrivé de fâcheux, et j'espère en avoir bientôt la certitude par une de vos lettres .tant aimées. En portant ma lettre à M. de Bertoz, je causai longtemps avec lui, et je me convainquis alors de toute sa bonté. •Veuillez lui dire que j'en ai été vivement touché. Maintenant mes bons parents, je vais vous faire une demande à laquelle je vous prie de répondre dans votre prochaine lettre, que cette réponse soit affirmative ou néga- tive. Le médecin ne cesse de me dire que j'aurais besoin de faire un exercice très violent pour compenser le travail de l'école; je ne vois guère d'autre exercice que celui du cheval et en même temps je vous assure que depuis deux ou trois ans, il n'y a rien que je désire davantage. J'en avais parlé une fois à ma mère à Lyon, mais j'avais senti que j'étais trop jeune et j'attendais. Maintenant j'ai 21 ans passés, je crois être assez raisonnable pour pouvoir juger de ce qui m'est nuisible et utile, et je crois que l'équitation me serait très utile. Dans un an et demi je serai placé dans une petite ville, j'y travaillerai ferme pour le Doctorat et les Facultés, avec mon caractère je ferai peu de camarades pour