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408 HENRI HIGNARD avenir plus aisé; ce que j'espère bien faire avec la grâce de Dieu ; lorsque vous avez tout fait pour me rendre heureux, je dois bien tenter à mon tour de vous rendre la vie plus agréable. Ensuite, en même temps que je travaille pour vous, je travaille aussi pour les autres, pour mon pays. Je suis convaincu que l'homme qui a le moins de talent du monde, s'il veut concentrer tous ses efforts sur un point important, peut exercer une grande influence sur le bonheur de tout ce qui l'entoure. Je crois, par exemple, qu'un pro- fesseur bien modeste, mais bien zélé, en cherchant tous les ans à faire entrer des idées justes et élevées dans l'esprit de quelques jeunes gens, fait plus pour la patrie que des hom- mes politiques qui se donnent beaucoup de peine, et qui se hasardent dans de grands dangers. Mais pour cela il faut acquérir des connaissances nombreuses et profondes, il faut se former un esprit juste et fort, il faut se faire une parole persuasive, et tout cela n'est pas facile. Voilà mon but, il .est je crois louable, et le.poursuivant je suis sûr de mériter l'estime des gens de, bien, et de justifier l'amour que vous avez pour moi. Adieu, je vous aime bien et j'attends vos lettres. Votre fils. [.'" 26 Mardi le 21 juillet 1840. MES CHERS PARENTS, Henry Roë part demain, et je profite avec plaisir de son obligeance pour vops envoyer une lettre, probablement avec deux autres pour M. Lévêque et pour une connais^