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 172             UN PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ

 fait ; suivant Hatzfeldt on devait se défier des récidives ;
 Piccolomini cherchait à éveiller les soupçons en affirmant
 qu'il y avait encore au service de l'empereur des gens qui
 persistaient dans la trahison ; Anton Wolfrath, prince arche-
 vêque de Vienne, pensait que la maison impériale était
 toujours menacée par les conspirateurs (1) ; enfin le jeune
 r
   oi de Hongrie écrivait à son père (2), qu'il ne fallait pas
 croire que la conspiration fût éteinte.
     En ce qui concerne Schaffgotsch, Colloredo se vantait de
 l'avoir arrêté, et Caretto insinuait que cet ami du généra-
 lissime savait beaucoup de choses sur la conjuration, qu'il
 y avait pris une part importante, et que Wallenstein avait
• voulu lui donner le duché de Silésie.
     L'empereur, seul, résistait à ce flot d'accusations plus ou
 moins fondées, plus ou moins intéressées : il demandait
 des preuves et on ne lui en donnait pas. Plusieurs officiers
 cherchaient déjà à s'enrichir aux dépens des accusés; c'est
 ainsi que le colonel Caretto et le marquis de Grana s'étaient
 emparés des chevaux et des voitures de Jean Ulrich; l'em-
 pereur les obligea à les rendre.
     A la suite d'une correspondance échangée, à la fin du
 mois de mars, entre l'empereur, Gallas et Wolfrath, il fut
 décidé que les conjurés seraient jugés par un conseil de
 guerre qui se réunirait à Vienne. Gallas en nomma les mem-
 bres etj à la demande de l'empereur, désigna pour le pré-
 sider, le général zeugmestre, baron Melchiorde Hatzfeldtfj).
     Dans la seconde moitié d'avril, Schaffgotsch, sans qu'on
 lui eût permis de voir une dernière fois ses enfants, fut


  (1) Le 21 mars.
  (2) Le 8 mai.
  (3) Le 10 avril.