Revue du Lyonnais » série 5 - n°23 ( 1897 ) » pp.126

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 rendre compte des travaux exécutés dans la ville. Il s'était
 vivement intéressé, pendant les séjours qu'il avait faits à
 Lyon en 1799, en 1800 et en 1802, aux différents projets
 d'embellissements qui étaient en cours d'exécution.
    Il parcourt la presqu'île Perrache, passe aux Broteaux,
 traverse le pont Morand, visite de nouveau le quai Saint-
 Clair, va sur le quai de la rive gauche de la Saône au nord
de la Feuillée, et rentre à l'archevêché par le quai de la
Baleine.
    Sur ce second trajet apparaissent les deux grandes entre-
prises de Perrache et de Morand : l'extension de la ville au
sud entre les deux fleuves, et à l'est sur la rive gauche du
Rhône.
    La question de l'île Moignat, passionna pendant quarante
ans, les esprits. L'idée que cette île pourrait servir à l'agran-
dissement de la ville, si on comblait le canal peu profond
par lequel le Rhône s'unissait une première fois à la Saône
vers l'abbaye d'Ainay (1), apparaît en 1740 dans une déli-
bération du Consulat. Le projet prend corps et se déve-
loppe. Après s'être arrêté à la conquête d'une partie de l'île
Moignat qui aurait été jointe à la ville par la suppression
du canal comblé, il conçoit deux digues allant se rejoindre
par un angle vers la Mulatière, réglant au Rhône et à la
Saône leurs parcours, fixant leur point de jonction, et per-
mettant d'ajouter à la ville non seulement l'île Moignat
mais une grande étendue de marais et de graviers. Vous
assistez à la genèse de cette remarquable entreprise, en exa-
minant : le premier plan teinté fourni par Perrache ; le plan


  (1) ^Archives, BB, 305.
  Le remblai du hras du Rhône est fait en 1765.