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: LETTRES DE L ' É C O L E NORMALE ^ .489 ? il pas entièrement parti. J'espère que je ne serai pas obligé d'aller à l'infirmerie; cependant la douleur s'est localisée au-dessus du sourcil gauche, et hier j'en souffrais beaucoup. Je vous demande bien pardon des inquiétudes où je vous ai mis par ce retard. Ma douleur me donnait des idées noires, et je vous aurais écrit tristement. Aujourd'hui le moral va bien, je vois clairement que toutes ces imagina- tions sont des sottises, et je me remets avec calme au travail. Nous sommes bien faibles et le diable est bien fin, il trouve bien facilement les moyens de nous décourager, et de nous faire renoncer à nos efforts. Mais avec la grâce de Dieu on le chasse. Aimez-moi bien, et écrivez-moi promptement, votre lettre contribuera à me donner du courage, et je compte bien qu'elle me trouvera tout en plein guéri. J'ai reçu hier soir une réponse de ma tante B. Elle me remercie et me parle de vous avec bien de l'amitié. Il y a des phrases touchantes dans sa lettre; elle me dit qu'elle n'a pas été heureuse, mais qu'elle sera contente si le bon Dieu donne à son frère le bonheur qu'elle n'a pas eu. Du reste elle se porte bien, et me dit que toute la famille d'Ernée va bien de même. J'écrirai à Joannès dans quelques jours. Mon travail a encore éprouvé du retard ces jour-ci. Que ce cher enfant m'aime comme je l'aime, et nous serons des frères modèles. Adieu, mes bons parents, je pense toujours à vous.,Vous entrez toujours pour la plus grande part dans les plans d'avenir que je me permets dé faire, quoique ce soit un peu imprudent. Espérons que tout ira bien, et éncouragèz-moi vivement à travailler, pour mériter au moins le bohheur'de vivre avec vous. Votre fils plein de tendresse et de dévoue- ment. " •••.•• (A suivre). H. HIGNARD.