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                LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                   487

enfin, à la grâce de Dieu. Ce qui m'ennuie c'est que ces
jours-ci je suis un peu fatigué; c'est même en partie ce qui
a retardé cette lettre. Je suis fort enrhumé du cerveau, j'ai
mal à la tête et autour des yeux. Mon estomac aussi ne
fonctionne plus avec l'a régularité qu'il avait reprise. C'est
un grand empêchement pour travailler, car au bout de
deux heures je suis las, et ainsi je perds ce qu'il y a de pré-
cieux, la suite dans le travail. J'espère que cela ne durera
pas, et aujourd'hui je vais prendre un bain à cet effet. Je
serais bien content si votre prochaine lettre me disait encore
que tout va bien chez vous ; si votre bonne santé continue
je n'aurai pas grand'chose à désirer.
   J'ai reçu il y a eu hier huit jours, le paquet de lettres
qu'avait M. de Ruolz, et j'ai été le lendemain le remercier
de sa complaisance. Ces lettres m'ont bien fait plaisir; elles
me sont arrivées dans un moment où j'étais très las d'une
leçon que je venais de faire, et elles m'ont délassé aussi
bien que possible. Vos voeux pour mon bonheur seront
accomplis, j'en suis sûr, de même que ceux que je fais pour
vous ; il faut seulement que je m'en rende digne, et c'est à
quoi sont consacrés tous mes efforts. Je remercie bien mes
petites cousines de leurs lettres, et je leur donne à chacune
un gros baiser, en attendant ma réponse qu'il m'est impos-
sible d'écrire aujourd'hui. P c i r Joannès, je l'embrasse ten-
drement. Si je n'avais pas su d'avance combien son amitié
était vive et digne du lien qui nous unit, je l'aurais bien
appris par sa lettre. Je le remercie aussi de son petit livre
qui est charmant, et dont, depuis que je l'ai je me sers tou-
jours, à l'exclusion de tout autre, pour mes lectures du
matin. J'espère que je pourrai bientôt lui envoyer Fénelon,
et que je n'aurai pas besoin d'attendre le départ de M. de Ruolz.
J'aurais bien voulu lui écrire aujourd'hui, à ce cher enfant,