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334                    HENRI HIGNARD

assez prudent pour ne m'attirer jamais de malheur par ma
faute. Je ne ferai pas comme Cousin dont on m'a raconté
un trait fort drôle. Il avait essayé d'apprendre étant jeune,
mais il n'avait pas pu y réussir. Plus tard, invité très sou-
vent à des courses de chevaux par ses élèves ou ses amis, il
eut honte de son ignorance, et essaya de nouveau, mais il
était si distrait et si maladroit qu'il ne pût jamais y réussir,
et fut obligé d'y renoncer. On assure que c'est un de ses
regrets les plus vifs.
   Lorsque Joannés aura 21 ans, je lui promets de lui
apprendre à monter à cheval. Ce sera mon cadeau pour sa
majorité.
    Il est possible que mon oncle vende son hôtel d'ici
quelques mois, il se présente des marchés avantageux et il
est très tenté de les accepter. On en parle beaucoup, parce
que c'est une affaire grave et je suis le confident de toute
la maison. Aussi mon oncle, ma tante, et ma cousine,
m'aiment beaucoup, et chacun cherche l'occasion de me
parler en particulier. J'ai vu que ces derniers succès que
Dieu m'a envoyés avaient fait de l'effet sur eux.
    Prévenu à une heure seulement, je n'ai pas pu faire la
lettre de M. Bedel ; mais je la ferai demain ou après
demain, afin que lorsque je vous écrirai ma prochaine, elle
 soit toute prête. Ma tante avec qui j'ai causé longtemps
 avant-hier m'a chargé de bien vous embrasser de sa part.
 Elle est bien bonne et bien expansive avec moi. Il arrive
 souvent que nos conversations sont très sérieuses et
 très intimes, j'ai du plaisir à sentir que j'ai mérité sa
 confiance.                                               |
    Voici l'heure qui approche, adieu mes bons pajents,
portez-vous bien et aimez-moi bien. Je crois q w H p t e
fois-ci vous êtes en arrière pour une lettre ; écrivez-ïpi, je