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268 LES PEINTRES SUR VERRE A LYON avait été donné à cette ornementation, au moins au XIIC siècle. Ce qui reste des vitraux les plus anciens suffit pour faire reconnaître que cette partie de la décoration rappelait l'art gréco-byzantin. On observe, en effet, dans l'ordonnance d'un vitrail du xa e siècle qui a été conservé, la. simplicité et la sévérité, on peut même dire le style, qui s'accordent avec l'archaïsme oriental. On ne saurait s'étonner de trouver encore à cette époque, dans de telles œuvres, une influence orientale, car, à Lyon, les Grecs asiatiques, qui ont tant contribué à l'introduction du christianisme, étaient assez nom- breux et avaient acquis assez de prépondérance pour que le grec (la langue grecque d'Asie Mineure) fût devenu et fût resté pendant un temps assez long la langue usuelle d'une notable partie de la population. Lyon conserva longtemps des relations avec l'Orient. Ce sont des panneaux du xm e siècle, sur lesquels sont figurés les prophètes et les apôtres, qui ferment les hautes fenêtres du chœur de la cathédrale ( i ) . On ne peut pas dire qu'ils appartiennent à l'art français ; ils s'en rapprochent toutefois par l'expression des per- sonnages, par une exécution plus libre et une sorte de naturalisme. Ils valent surtout par l'harmonie de l'en- semble. La coloration est puissante, tant les verriers connaissaient bien les moyens de faire jouer la lumière (i) Nous avons donné en tête de cette notice la reproduction d'un de ces vitraux du xm= siècle, d'après un dessin rigoureusement exact de M. Lucien Bégule. La verrière présente les figures des prophètes Jérémie, Agée et Abdias. Nous devons cette belle repro- duction à l'obligeance de M. Bégule.