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I9O                    SOUVENIRS LYONNAIS

nécessaire que l'église d'Ainay devienne collégiale et
paroissiale afin de soulager l'église Saint-Nizier, qui était
la seule au service d'une population supérieure de deux
tiers à la population habitant du côté de Fourvière, mais
cette allégation était sciemment inexacte, puisqu'au nord
de Saint-Nizier il y avait la Plaiière,. Saint-Saturnin et
Saint-Vincent, et qu'au sud il y avait la paroisse Saint-
Michel, dont l'église était enfermée dans le claustral
d'Ainay (1). En réalité, l'archevêque, omnipotent dans
l'administration de Lyon, sacrifia l'église Saint-Michel, à
 l'église de l'abbaye.
     Bien avant que la sécularisation eût été solennellement
 prononcée, l'abbaye d'Ainay était, en effet, communauté
 séculière. Les abbés étaient déjà, au xiuc siècle, de riches
 et puissants seigneurs mêlés à la vie du monde. Ils avaient
 fait construire une luxueuse habitation que les archevêques
 de Lyon, abbés commendataires, mirent à la disposition
 des rois et des princes venant séjourner à Lyon. Le site
  était pittoresque, placé en dehors de la ville; le cloître
  était borné au sud par le canal qui unissait le Rhône et la
  Saône, ayant ainsi son parc à peine séparé d'une île boisée,
  l'île Moignat, et baigné par la Saône à l'occident. Une
 gravure d'Israël Silvestre : « Vue de Lyon en remontant


   (1) La place pui porte le nom de Saint-Michel, et qui date de 1785,
marque l'emplacement de l'ancienne porte d'Ainay, celle qui a été
dessinée par Isr.iël Silvestre. Le cloître s'étendait jusqu'à la tue
Sainte-Hélène. Voir pour la porte, détruite en 1826, ^Archives du Rhône,
t. X.
  Pour les détails sur l'abbaye d'Ainay, outre les historiens de Lyon,
on lira avec intérêt : Leymarie, Lyon ancien et moderne; M. Bleton,
Lyon Pittoresque; l'abbé Vachet, Les ^Anciens Couvents de Lyon.