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LES ATOMES E T HYPOTHÈSES D'ANS LA GÉOMÉTRIE, par M. J. F. BONNEL, professeur honoraire du Lycée Ampère. — Lyon, 1897, un vol. in-8°, Alexandre Rey, imprimeur-éditeur. ET ouvrage n'est pas de ceux qui passeront inaperçus. L'auteur a déjà publié deux volumes du même genre, l'un sur les Définitions géométriques, l'autre sur la Géométrie rationnelle, qui faisaient présager celui d'aujourd'hui. Dans ce dernier volume, on aperçoit faci- lement deux questions bien distinctes et pourtant étroitement liées : celle des hypothèses et celle des atomes, puis une multitude d'autres, toutes inattendues, se rattachant naturellement aux deux principales. La question des hypothèses y est traitée de main de maître. M. Bonnel ramène les hypothèses géométriques à deux seulement : celle d'Euclide, qui remonte à 2.300 ans, et celle de Lobatschewsky, qui date de la première moitié du siècle. Il prend alors la définition non euclidienne de la parallèle à une droite, et, à l'aide de théorèmes admis par tous les géomètres, euclidiens et non euclidiens, il fait voir qu'il existe toujours une sécante indéfinie pouvant' être menée par un point à une droite. Cette sécante indéfinie d'ailleurs ne se confond pas avec la parallèle, menée du même point à la même droite, elle fait avec la parallèle un angle minuscule, qui est précisément égal à celui qu'elle fait avec la droite ; cela entraîne une contradiction forcée de l'hypothèse non euclidienne avec elle-même. La contradiction n'appa- raît, il est vrai, qu'à une distance indéfiniment grande et elle repose sur le fait d'un angle indéfiniment petit ; mais cela suffit, l'erreur devait exister à l'état latent depuis le commencement : tous les para- doxes en sont là . M. Carton, dans un livre publié en 1870, avait déjà fait remarquer