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488                 A PROPOS D'UN PIED

curieux spécimens de l'art incohérent, les soldats, les
nourrices, les petites femmes retroussées y jouent un grand
rôle, et pour trouver chose aussi plaisante, il faut aller chez
les marchands de parapluies à 55 sous, tels que la Grande
averse. Mais revenons à nos fonds de chapeaux.
   Parmi ceux qui font partie de ma collection, il s'en
trouve trois, dont le motif principal est l'Hôtel de Ville de
Lyon. Dans l'un, on voit le monument avec le bas-relief
de Chabry, la statue de Louis XIV, et dans les deux
autres, avec le groupe de Chinard. Devant l'Hôtel de Ville
se trouvent les figures du Rhône et de la Saône, des lions,
des chapeaux, des lapins, des castors. Des chapeaux sont
employés comme ornement sur la façade de l'Hôtel de
Ville.
   Les motifs que l'on rencontre le plus fréquemment dans
ces fonds de chapeaux sont des lions, tenant sous leurs
griffes des piles de chapeaux; puis des sauvages, des castors,
des lapins'et des scènes rappelant les événements de l'Empire
et de la Restauration.
    Ces estampes sont devenues fort rares, je n'en ai jamais
 rencontré chez les marchands de curiosités, ni en ventes
 publiques.
    Mademoiselle Céline Giraud, si dévouée aux vieux sou-
 venirs lyonnais, et dont le bienveillant accueil rappelle la
 simplicité et l'urbanité des bonnes familles d'autrefois, pos-
 sède une remarquable collection de près de quarante pièces
 de ces vignettes. Elles proviennent de l'ancienne et impor-
 tante maison d'imprimerie et lithographie, exploitée pendant
 de longues années par la famille Giraud.
    Ces fonds de chapeaux ont été gravés de 1790 à 1830. A
 cette époque la mode était aux chapeaux de feutre rigide,
 assez hauts, et généralement plus larges au sommet qu'à la