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i8                 A PROPOS DE LUGDUNUM

 peine de recevoir une colonie romaine, les doctrines reli-
 gieuses des Gaulois de Lyon étaient encore inconnues ou
 mal connues à Rome, et par suite il n'avait pas été possible
d'y contrôler les assertions recueillies par Clitophon, que tout
le monde, alors et nécessairement, devait tenir pour exactes;
    2° Jamais, à aucune époque, à Lyon, le corbeau n'a
représenté la ville elle-même de LVGDVNVM, et nous
avons établi, en effet, que cet oiseau n'apparaît jamais, sur
les monuments fabriqués dans cette ville dès 711, avec le
support ou rocher, DVNVM ;
    3 0 La vérité est que le dieu LVG, spécialement honoré
sur la montagne (LVG-DVNVM, montagne de LVG),
qui a fourni à Lyon, comme l'a prouvé M. d'Arbois de
Jubainville, son emplacement et son nom, avait à Lyon,
dès 711, le «corbeau pour emblème », et nous l'avons
démontré :
   A. — Par l'étude des médailles (quinaire de Marc-
Antoine, quinaire et denier de Marc-Antoine et de Lépide),
   B. — Par l'explication du type du plomb romain trouvé
dans la Saône,
    C. — Par l'interprétation rationnelle de la légende gau-
loise tirée de Clitophon et rapprochée d'un récit analogue
tiré de Tite-Live ;
   4 0 Nous avons montré que, plus tard, et en tout cas très
postérieurement à 711 (43 av. J . - C ) , les Romains de
Rome, mieux informés des doctrines religieuses des Gaulois
de Lyon, durent reconnaître qu'en effet l'étymologie de
Clitophon était fausse et que, à Lyon, le corbeau était
l'emblème d'un dieu, puisque, comme nous l'avons fait
observer, c'est bien à titre d'emblème ou d'attribut d'une
divinité que cet oiseau apparaît sur les monuments relati-
vement récents, comme la médaille d'Albinus ;