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DU CHEVAL DE HENRI IV 489 base, comme le chapeau de Gnafron. Le chapeau de soie, qui parut en 1830, détrôna les chapeaux de feutre. Sa coiffe légère en foulard ou en surah, s'accommodait mal de l'adjonction de ce fond de papier. A partir de ce moment les vignettes gravées furent délaissées. Une des dernières, sortant de la maison Giraud, a été gravée par Alexis. Sa composition est d'un bel effet. C'est une vue de la place Bellecour avec la statue de Louis XIV; au fond, le coteau de Fourvière. Au milieu de la place, deux lions caparaçonnés tirent un char qui porte la ville de Lyon sous la figure de l'Abondance, ayant à ses mains une corne et un caducée ; un petit amour à califourchon sur un des lions, conduit l'attelage. A droite, un riche portique, avec le Rhône et la Saône; la Saône, comme toujours, court vêtue, très-égrillarde et provocante ; à gauche,'Mercure tient un lapin par les pattes. Ce n'est pas une allusion de mauvais goût, nos pères n'y mettaient pas tant de malice ! Une autre, particulièrement gracieuse, est formée par une guirlande d'amours, se tenant par la main et dansant une ronde échevelée. Pour tout vêtement ils n'ont que des chapeaux : voici un petit général, avec un chapeau à plumes, puis un chasseur, coiffé d'une casquette à oreillettes, et brandissant un fusil, un soldat avec un shako, modèle 1824, des bourgeois avec des feutres-tromblons, et enfin, le plus joli de tous, un petit curé avec son tricorne; mais pour celui-là , le dessinateur pudibond lui a mis un rabat !! Plu- sieurs de ces estampes, comme je l'ai dit, rappellent les événements du jour. Ici, c'est un trophée militaire, entouré de soldats de toutes armes, avec cette légende : Champ d'a- sile. Là un cénotaphe, surmonté du buste du général Foy. La France sous la figure d'une femme, couronnée de la