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                  LES PROTESTANTS A LYON                    255

 à Berne, etc. Ce serait toutefois une erreur que de croire
 que ces émigrés étaient sortis de Lyon. On vient de voir
 que, à Lyon, loin de se plaindre qu'on eût perdu des maîtres
et des ouvriers, on trouvait qu'il y en avait trop. Cette
 surabondance était relative ; elle était due à ce que la con-
sommation des étoffes de soie avait grandement diminué et
 à ce que, par suite, les maîtres et les compagnons avaient
moins de travail. Beaucoup d'entre eux n'en avaient même
pas. C'est à peine si l'on faisait battre alors quatre mille
métiers.
   Mais il y a une autre raison (et celle-ci est décisive) pour
démontrer qu'il ne faut pas attribuer à l'expatriation des'
maîtres tisseurs lyonnais réformés le transfert à l'étranger
de manufactures d'étoffes de soie.
   La population lyonnaise qui était attachée à ces manu-
factures était catholique. Elle devait l'être absolument. Ce
n'est pas seulement parce que les règlements imposaient
aux maîtres l'obligation d'assister à des jours déterminés à
des cérémonies de la religion catholique; les règlements
étaient bien autrement impératifs.
   Les règlements de 1667 contiennent, à l'article 35, des
prescriptions qu'il est intéressant de rappeler.
   « Les Maistres Forains et Estrangers, Compagnons, fils
de Maistres, aussi Forains et Estrangers, arrivans en cette
Ville, après un travail de cinq ans sans discontinuation chez
un Maistre d'icelle, acquerront le droit de franchise de
pouvoir parvenir à la Maistrise : et en cas qu'ils apportent
le secret de quelque Estoffe nouvelle, ils seront dispensez



in Englaniani Irelani, 1867 ; Rév. David C. A. Agnew, Protestant
exiles front France in thereign of Louis XIV, 1871, vol.. I.),