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                    J.-C. COINT-BAVAROT                     407

devint usine, et il porta ses produits en France et à l'étran-
ger, partout où le tissage de la soie fait battre un métier.
   Il revendiquait, d'ailleurs, pour un de ses aïeuls mater-
nels l'honneur d'avoir, le premier, appliqué l'acier à la
confection des peignes à tisser. Cette substitution du métal
à la canne jusqu'alors employée, représentait, on le sait,
non seulement un progrès dans l'établissement de l'outil-
lage, mais devait avoir une énorme influence sur la fabri-
cation des étoffes, en permettant de doubler le nombre des
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 dentures.
   Industriel habile et commerçant expert, il sut, de bonne
heure, faire une part dans sa vie aux satisfactions d'ordre
intellectuel. Nul ne réussit mieux que lui à opérer ce
dédoublement qui, pourtant, n'est jamais sans péril pour
l'homme d'affaires.
   Astreint à une tâche quotidienne qui dépassait de beau-
coup les huit heures aujourd'hui préconisées, ses amis de
jeunesse l'ont connu, se levant en été avec le jour, afin
d'acquérir au moins les rudiments de la langue latine.
Aussitôt qu'il avait tenté d'aborder le domaine des choses
de l'esprit, il avait senti de quelle aide la pensée est privée,
lorsqu'elle reste complètement étrangère à ces formes de
langage, dédaigneusement qualifiées de mortes.
   Toujours étudiant, et sans rien retrancher des heures dues
au labeur professionnel, il conquit peu à peu une place des
plus honorables dans plusieurs des sociétés savantes de sa
ville natale. Qu'il suffise de rappeler que Coint-Bavarot a été
vice-président de la Société d'Economie politique et de la
Société des Sciences industrielles, président de la Société
d'Education nationale, et qu'au commencement de cette
année la Société littéraire l'avait appelé au fauteuil de la
présidence.