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396 ENCORE « LA COUZONNAISE » Quoique la leçon de M. Villefranche concorde comme sens sur le plus grand nombre de points avec celle que j'ai donnée, il m'a semblé que, plutôt que d'indiquer les corrections, il valait mieux reproduire la chanson tout entière à nouveau, ce qui évitera la peine au lecteur de recourir, pour le rapprochement, au texte déjà publié. M. Villefranche a fait une étude approfondie du patois de la région, et il se propose de publier prochainement une Grammaire du Patois du nord de Lyon, dont le manuscrit est préparé, et qui sera accueillie avec une vive reconnaissance par les savants comme par les humbles patoisants. On peut donc s'en rapporter à sa compétence. Les notes de M. Villefranche porteront la signature V; celles que je me permettrai d'ajouter, la signature P. * Mes deux correspondants sont d'accord pour faire remonter la chanson plus haut que je ne l'avais pensé. « Un de mes oncles, m'écrit M. Rivoire, m'affirmait que son père la chantait déjà dans sa jeunesse, c'est-à -dire vers 1790. Elle remonte donc certainement à plus d'un siècle. » M. Villefranche croit aussi la chanson plus que cente- naire. Il me raconte que, lorsqu'il avait dix ans, en 1840, les vieillards seuls la chantaient, et personne ne se rappelait avoir connu ceux qui y sont nommés : Noyé Ratadon et sa Dzonéton. Il ajoute que les expressions de bôyiè pour fille, de nion pour aucun, de suidé pour vous savez, de vouâdi pour verser, celles'enfin de prendre on ca, de malacardi, etc., sont depuis longtemps tombées en désuétude. M. Rivoire pense, d'après l'avis des vieillards de Couzon, que la chanson n'a pas été composée tout d'un bloc, mais que des auteurs différents ont successivement ajouté des