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6 A PROPOS DE LUGDUNUM conséquent, selon nous, l'analogie évidente entre le mot ainsi prononcé (LYON) dès l'antiquité, et les mots LEO, Tvêwv, a sûrement déterminé les anciens à représenter parfois la « ville de Lyon » sous l'emblème d'un « lion » : ainsi doit s'expliquer, à notre sens, le lion posé qui figure, avec la légende LVGVDVNI, au revers d'un quinaire / >MM\ de Marc-Antoine, frappé à Lyon même, en ( M j H ^ H 7 r i et 712, à l'effigie de Fulvie (2) ; ainsi , Nsg^Si^ doit s'expliquer encore le lion couché qui figure sur un plomb de la douane romaine de Lyon, plomb de fabrique certainement locale, trouvé dans la Saône, et qui fait partie de la collection de M. Récamier (3). Chacun sait que ces jeux de mots, ces rapprochements pho- nétiques étaient familiers aux monétaires romains; mais nous prions le lecteur de vouloir bien se souvenir que ces deux monuments, où le lion figure, ont été, à coup sûr, fabriqués à Lyon même. Cependant, ce n'est pas sous cette forme emblématique que l'antiquité romaine paraît avoir toujours représenté « la ville de Lyon », et il semble bien que « le corbeau » ait joué un rôle dans cette représentation symbolique, spécia- lement, du moins, quand ce corbeau est figuré « posé sur une éminence ou un rocher ». Mais, avant d'examiner de plus près ce point important, (2) Babelon. Descr. hist. et chronol. des monn. de la Rèp. Rom. 1885, 1. I, p. 169, Antonia, n° 32. (3) A. Vachez. Une nouv, interprêt, du nom de Lugdunum, 1886, p. 5. Dans ce remarquable travail, M, Vachez, d'accord avec M. d'Arbois de Jubainville, soutient l'idée juste que le corbeau est l'emblème de LVG : or, précisément, c'est surtout cette idée qu2 nous voulons appuyer ic par des faits.