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                     A PROPOS DE LUGDUNUM                               J

disons, en passant, que l'emblème du corbeau posé sur une
éminence ne paraît pas avoir été particulier à Lyon : car,
fait curieux, on voit un corbeau de profil posé sur une forte-
resse, ce groupe apparaissant comme symbole monétaire sur
un denier de coin romain dq L. Julius Bursio, frappé
(peut-être dans quelque LVGDVN inconnu jusqu'ici) en
88 av. J.-C. (4), c'est-à-dire 45 ans avant l'établissement
d'une colonie romaine à Lyon.
   Quoi qu'il en soit, que signifie, au juste, le corbeau, sur
les monuments antiques, d'origine romaine, ayant trait à
LVGDVNVM ?
   Voyons d'abord, très brièvement, ce que nous disent les
auteurs :

                        DOCUMENTS ANCIENS


  On connaît la légende gauloise tirée du vieux Clito-
phon (5), légende d'après laquelle deux Tectosages,
Atépomar et Momor, voulant bâtir sur une montagne, au
confluent du Rhône et de la Saône, la ville gauloise qui
devint plus tard la ville romaine de Lyon, virent des cor-
beaux se diriger de ce côté et se poser sur les arbres d'alen-
tour, circonstance qui aurait déterminé les fondateurs à
nommer la ville LVGDVNVM, de LVG, corbeau, et
DVNVM, montagne, rocher, forteresse ; malheureusement,



   (4) Babelon. Op cit., t. II, p. 7. Julia, symbole n° 117. C'est la cir-
constance que l'oiseau est « de profil », qui nous engage à voir en lui
un corbeau et non un aigle. Les pattes de l'oiseau sont fâcheusement
cachées par les créneaux de la forteresse.
   (5) Rapportée dans le deFluviis, du Pseudo-Plutarque, comme chacun
sait.