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524 LITTÉRATURE les rues de notre ville : Descendez vos écuevilles, le tombe- reau va passer! Chaque ménage avait dans un coin de sa chambre ou sur le palier de l'escalier sa caisse a écuevilles; quant un objet ne valait plus rien, quand il était hors de service, vite on le jefait aux écuevilles. Dans !e bon vieux temps, lorsque le populaire lyonnais huait le Romain (garde-urbain de l'époque), il se contentait de crier : Aux écuevilles! Aujourd'hui, le représentant de l'autorité est accueilli par ce hurlement sinistre : an Rhône! et quelquefois, on l'assassine ou on l'enduit de pétrole, en vertu du progrès réalisé par les communards. Pour conclusion, l'étude raisonnée de cet article est la confirmation évidente que les mots de couève et d'écuevilles ne sont point des expressions particulières à Lyon, non plus que du vulgaire patois, comme il plaît aux Parisiens de l'avancer. Leur origine est classique, répéterons-nous, et les divers peuples énumérés plus haut ne craignent pas d'en faire usage et de les admettre dans leur littérature. Les exemples sont nombreux; nombreux aussi les noëls, chan- sons, satires, gloses où elles sont mentionnées. Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer nos lecteurs a ces ouvrages spéciaux où ils trouveront tout à la fois plaisir et instruction. Le baron RAVERAT.