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268                       LA TOUR PITRAT.
d'hui qu'il n'en reste que quelques pans de mur, servant
d'épaulement aux constructions voisines, l'on se demande
comment l'idée a pu être conçue de leur faire supporter
trois étages.de 100 pieds chacun.
   La Tour atteignait la hauteur de 160 pieds, lorsque,
le 27 août 1828, les cercles et les clés de fer dont ses murs
trop faibles étaient bridés, se brisèrent par un temps
d'orage, annonçant ainsi une prochaine catastrophe.
   Pitrat fit immédiatement descendre les maçons, qui
échappèrent au danger.
   Nous avons également retrouvé le petit canard qui fut
crié le lendemain dans les rues. Il mentionne la mort d'une
petite fille de 6 ans, qui jouait derrière une haie, à 10 m è -
tres de là, et fut atteinte par la projection des pierres. Le
 sommet de la colline était encore à peu près désert.
   La ville de Lyon, la Guillotière, Vaise, la Croix-Rousse,
 furent mises sur pied par ce grand événement. Le dimanche
 d'après, il y avait une affluence énorme au Mont-Sauvage.
   Les gones improvisèrent, dès le soir même, un refrain
 de circonstance, dont la rime était riche, mais malheu-
reusement fausse :
                    C'est la Tour Pitrat
                    Qu'a fait patatras !


  Puis le lendemain, la Croix-Rousse chantait sur l'air
de Fualdès :
              — Babolat, sais-tu la nouvelle ?
              La Tour Pitrat vient d'abouser.
              — Bah ! j ' crois que tu veux gausser
              N'y a qu'un m'ment j'étais sur elle,
              Ous'que j'voyais le soleil d'près,
              Comment qu'il avait l'nrz fait.


               — Il élait bien en colère
               Le pèr' Pilrat, il fallait voir.