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464 LA SUA VIOLA. de plus en plus affaiblie, ma noble enfant, gloire de ma vie et consolation de ma dernière heure, je to bénis!... Ce furent ses dernières paroles, il venait d'expirer en les prononçant. Stella, fidèle à sa promesse, avait refoulé son chagrin dans son âme et ne trahissait la lutte qui se livrait en elle-roéme que par les pleurs quis'échapppient de ses yeux et par l'alté- ration de son visage, sur lequel on lisait la céleste expres- sion de la souffrance domptée et de la prière silencieuse. Lorsque le moment des funérailles fut venu, l'humble prê- tre d'un hameau voisin accompagna le corps du proscrit. Puis, les quelç&es fidèles serviteurs qui avaient assisté à celle triste cérémonie revinrent, sans prononcer une pa- role, se grouper un instant autour de Stella, qui comprit, à la morne immobilité de leur attitude, qu'ils avaient rendu les derniers devoirs à son père et que to l était fini. Marco, malgré sa blessure, s'était traîné parmi ces .servi- teurs dévoués, el lorsque tous les autres se retirèrent d'au- près de Stella, il resta seul ;,vec elle pour lui apprendre les dangers auxquels Etienne était, exposé. La première pensée de la jeune fille fut d'aller à l'instant ordonner elle-même la délivrance du lieutenant. Elle croyait que la mémoire de son père suffirait pour assurer à sa parole l'ascendant du commandement ou tout au moins celui de la persuasion. Mais Marco la détrompa, en l'éclairant sur les dispositions cupides ou vindicatives des aventuriers auxquels elle s'était un instant flattée d'imposer l'obéissance ou d'ins- pirer la générosité. — Il faut le sauver pourtant ! dit-elle. Et elle se mita réfléchir au moyen de soustraire Etienne aux périls qui le menaçaient.