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460 LA SUAVIOLA. mencèrent, mais un nouvel interlocuteur, les dominant tout à coup de sa voix rauque et sinistre, s'écria : — Ravina, le voilà notre chef et j'ai juré de l'obéir; mais si tu prétendais imiter celui que tu remplaces el nous empo- cher de nous débarrasser de nos ennemis quand ils se mettent a notre merci, je t'assure que je ne t'écouterais point... Four que lu ne t'y trompes pas, j'ajoute au serment que je viens de te faire, le serment d'exterminer le premier douanier qui me tombera sous la main. Celte brutale menace allait rester sans proteslaiion, lors- qu'un des assistants laissa échapper un éclat de rire impro- bateur. — Qui a ri?demanda la voix sinistre. — Moi ! répondit celui qui avait ri. — Oh ! si c'est toi, Benedelti,je ne m'en fâche pas ; car tu es un enfant, et nous te laissons rire de tout. — Et qui ne rirait pas, en songeant que tu n'es si fort en colère conire les douaniers que parce que, dans une de nos équipées de l'année passée, ils te gratifièrent la face de l'in- comparable estafilade qui t'a valu le gracieux surnom de Balafré !... La voix sinistre poussa une exclamation et allait répliquer, lorsque de bruyants aboiements se firent entendre au de- hors et vinrent mettre un terme à ces récriminations moitié bouffonnes, moitié menaçantes. — Que signifient ces aboiements? demanda Ravina. — ils annoncent le retour des hommes que nous avions envoyés à la recherche de Marco et qui avaient mené les chiens avec eux, répondit quelqu'un. — Allons savoir alors s'ils ont trouvé celui qu'ils devaient chercher, dirent à la fois plusieurs voix. Et une des portes qui conduisaient à la galerie s'ouvrant