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                           L'AGER GOFUCENSIS.                           289

nous avons vu par rémunération des communes actuel-
les renfermées dans celte circonscription, qu'il formait
un territoire trop vaste pour n'avoir été qu'une simple
dépendance du prieuré de Mornant, quelle que fût la
puissance de l'abbaye de Savigny. D'ailleurs, à l'origine,
les prieurés n'étaient que de simples fermes dépendant
d'une abbaye et adniinislrées par quelques religieux qui
avaient soin du temporel et célébraient le service divin
dans une chapelle domestique. Avant de prendre le nom
de prieurés ou de prévotés, parce que le chef des reli-
gieux qui y résidaient se nommait prieur ou prévôt (4),
ces fermes furent appelées d'abord obédiences (2). Or la
charte 129 du monastère de Savigny nous apprend
qu'au Xe siècle cinq églises dépendaient de l'obédience
de Mornant : Ad hanc obedientiam de Mornanco per-
tinent quinque ecclesiœ parochiaks (960-978). Et ces
cinq églises sont seulement celles de Saint-Maurice, de
Chassagny, de Duerne, de Saint-Martin-de-Cornas et de
Saint-Lazare (3).
   Voilà donc la circonscription ecclésiastique : l'obé-
dience; c'est là que le prieur nomme à la cure et perçoit
la dîme. Elle ne se confond point avec l'ager; plusieurs
des paroisses de l'obédience de Mornant ne font point,
en effet, partie de Vager Gofîacensis; ainsi Duerne dé-
  fi) Hugo Riimfator, prior obedientiae de Mornanto (Sav. ch. 911). —
Hugo Rumfator, prœpositus ejusdem loci (ch. 871).
  (2) D'Héricourt. Lois ecclésiastiques des Francs, 2 e partie. Dissertation
sur l'origine des bénéfices. — P . Richard. Dictionnaire des sciences ecclé-
siastiques, iv, p . 603.
  (3) La charte 129 de Savigny donne à cette dernière église le nom de
Sanctus Nazarius. Voyez ce mot au Dictionnaire géographique.
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