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2S0 VISITE AU SALON. rieur par sa simplicité et sa large facture, celui du frère Ogérien par un frère de son ordre. De plus, un heureux dé- but, celui de Mlle Fabisch dans un portrait d'enfant. Dans la section de sculpture, des bustes, des statuettes, des médaillons. Un groupe en marbre d'Adam et Eve par M. Chambard est d'autant plus remarqué qu'au milieu de cette monnaie il représente à peu près seul l'art du sta- tuaire. Le groupe est bien traité et dénote un ciseau habile. On pourrait néanmoins reprocher à la figure d'Adam de man- quer de distinction et de trop rappeler le modèle d'atelier. Terminons par l'architecture et ne gémissons pas trop sur la décadence des arts plastiques ; assez de misères réelles viennent nous attrister , sans nous apitoyer à l'excès sur ces misères factices, effets et non causes d'un malaise général. Projet d'église par M. Perrin. Il ne s'agit que d'une église de campagne, de modestes proportions. Si nous appe- lons l'attention sur ce projet, c'est qu'il nous semble, chose rare de nos jours, conforme aux vrais principes de l'archi- tecture religieuse. M. Perrin a rejeté le style aigu et les fiori- tures de l'école ogivale du nord, peu en harmonie avec nos régions tout italiennes par l'ondulation des lignes et la cou- leur. Mieux encore, il a rejeté le plan de ces églises, plan fantaisiste, non issu des traditions et du symbolisme chré- tien. Les points importants et caractéristiques de l'église catholique sont le pronaos, souvenir de la discipline antique, utile encore pour éviter une entrée immédiate et tumultueuse dans lelieu saint; en second lieu,le sanctuaire, terme extrême de l'église, que le public ne doit pas aborder et encore moins dépasser et qui se manifeste au dedans comme au dehors par l'abaissement de l'abside et l'absence des chapelles rayon- nantes, superfétation gênante pour l'ordre des offices. Nous féliciterons donc sincèrement M. Perrin de s'être placé au-