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MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE BUOTJ. 217 tiumentales, c'est que les pignons suraigus qui surmontent l'édifice ne demandaient pas des toitures en rapporf*à vec leur hauteur; qu'ils n'étaient en définitive,pour l'architecte, que de simples motifs de décoration et que leurs a-jours, nullement destinés à éclairer l'intérieur des combles ainsi qu'on pourrait le croire, devaient se découper en plein ciel pour donner plus de légèreté à tous ces couronnements (1). Le grand comble était éclairé primitivement par une porte pratiquée h la base même du pignon et qui débouche sur une galerie extérieure. Les PP. Augustins, dans la réfection de la toiture de la grande nef, et en lui donnant beaucoup plus d'éléva- tion , sont parvenus, il est vrai à grand'peine, a en- glober quelques uns de ces a-jours sous les nouvelles charpentes, mais cependant ils n'ont pu inscrire ce comble dans toute la hauteur des rampants de ces pignons qui pré- (1) J'ai pu observer déjà dans beaucoup d'églises que le fronton de la façade est presque toujours plus élevé que le point culminant de la toiture qui ne s'y raccorde nullement. On n'a qu'à examiner nos vieilles églises du Lyonnais pour se rendre compte de ce fait. La même obser- vation s'applique encore à nos églises ogivales surmontées d'un pignon, sorte de couronnement plus fantaisiste et plus aigu que le fronton qui appartient à l'architecture antique. Indépendamment de l'église de Brou, nous avons celle de Villefranche (Rhône) qui, malgré son pignon du xve siècle, est couverte d'une toiture basse que commande impé- rieusement, pour ne pas être masqué en partie, le clocher qui est planté au centre dutranssept.Je signale aussi la cathédrale de Sienne, dont la riche façade est également terminée par un pignon très-élevé, et la nef couverte par une toiture en tuiles creuses qui n'arrive qu'à la naissance du pignon. Du reste, j'ai déjà acquis la certitude que les exemples que je viens de citer ne sont pas des faits accidentels et isolés, mais qu'ils cons- tituent l'ordonnance habituelle de la généralité des églises de nos pro- vinces méridionales, et j'espère le démontrer plus tard, dans une étude toute particulière.