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212 MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE BROU. « et par sa femme qui est à sa gauche : ce sont ses deux « anges gardiens. « Parmi les statuettes qui décorent les tombeaux, celles « de femme sont en bien plus forte proportion que celles « d'homme ; sur cinq statues, il y a quatre femmes et un « homme. Saint André est le seul homme qui se montre au « tombeau de Marguerite de Bourbon, tandis que des pro- « cessions de femmes, des sibylles, animent celui de Phili- « berl le Beau. « La femme entre partout et fait ses réserves contre « l'homme, qui n'est pas admis sur le même pied que sa « fière compagne. » Cet exposé suffira pour faire apprécier tout ce qu'il y a de justesse d'observation, de verve et d'entrain dans la partie iconographique du travail de M. Didron ; mais le savant écrivain n'a pas été aussi heureux dans l'analyse de l'édi- fice au point de vue artistique et architectural. C'est que, dans cette dernière partie de son ouvrage, M. Didron pro- cède moins avec son jugement personnel qu'avec une opi- nion toute faite, c'est-à -dire avec ce sentimentalisme exa- géré qui fait le fond de la plupart des manuels d'archéologie sacrée. L'iconographie est presque une science exacte, et, lors- qu'on l'a étudiée et qu'on la possède comme l'auteur de la Monographie de Brou, on n'a pas de la peine à se faire accepter comme une autorité. L'appréciation artistique, au contraire, est en général un sentiment très-mobile auquel on obéit, non pas toujours en vertu d'études spéciales, mais suivant un certain degré d'impressionnabilité et l'as- cendant des influences au milieu desquelles on a vécu. Le savant secrétaire du Comité des Arts et Monuments, dont nous avons pu juger tout a l'heure le style si net et si précis, devient tout a coup nuageux et diffus lorsqu'il veut