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204 MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE BROU. iconographie. C'est dans cet ordre d'idées que se révèle pour moi av^c toute sa supériorité le remarquable écrit de M. Di- droii; aussi lui donnerai-je, à cet égard, tout le développe- ment possible dans le cadre restreint que j'ai dû m'imposer pour une simple notice. Mais malgré le prestige du talent et de l'érudition, on ne peut s'empêcher de reconnaître en parcourant cet ouvrage, que l'auteur, dans certaines parties, n'a pas montré la même sûreté ce coup d'œil et la même rectitude de jugement dont il fait preuve dans l'explication de la statuaire et des sujets représentés sur les vitraux. M. Didron débute par des considérations générales sur les origines et les transformations de l'architecture reli- gieuse, depuis l'époque latine jusqu'à la renaissance. Il dit que l'unité ou plutôt l'uniformité est le principe absolu de l'art des Greos et des Romains et que la variété, au contraire, constitue le caractère distinctif des nations chrétiennes. Il réduit, sans les indiquer, h trois types seulement l'archi- tecture classique, et de l'ensemble de ses réflexions quel- quefois un peu abstraites, l'auteur tire cette conclusion, que la ligne horizontale est l'expression de l'art païen comme la ligne verticale indique l'art essentiellement chré- tien, Nous verrons plus tard comment il applique cette théo- rie dans ses appréciations sur la valeur artistique du mo- nument de Brou. Sans vouloir entrer à ce sujet dans le fond de la discus- sion, ce qui m'entraînerait trop loin, on me permettra seule- ment de faire observer que le christianisme en s'accommo- dant tout d'abord des .monuments de l'antiquité, a montré qu'il n'était pas, en fait de style el d'ordonnance, aussi diffi- cile a satisfaire qu'on veut bien le prétendre. Et eu effet, l'architecture, tour à tour, sombre et mysté- rieuse des catacombes, froide et nue, des basiliques latines,