page suivante »
DES MOULINS A BLÉ. -189 fête était instituée particulièrement pour que les vierges de Vesta fissent des sacrifices en l'honneur de cette déesse. Dans ce jour,des ânes couronnés de fleurs et portant plusieurs pains suspendus à leur cou, étaient promenés dans toutes les rues de la ville ; a ce moment, les meules étaient ornées de guirlandes ou de bouquets et cessaient de tourner. Ovide a cherché quelle pouvait être l'origine de cette cérémonie ; à ce sujet, il explique que dans les premiers temps de Rome, le peuple ne connaissant point l'usage de la meule, nous l'avons déjà dit, et le grain étant alors simplement place dans Ses loyers pour le préparer, on s'était ainsi accoutumé à confier a Vesta, c'est-à -dire au feu, le soin de le griller. De la la coutume que les boulangers célébrassent la fête de la déesse du feu, et que les ânes qui, par sa protection, n'étaient point fatigués a tourner les meules, puisqu'on ne s'en servait pas, fussent laissés en liberté et entièrement livrés au repos durant toute cette journée. L'expression usitée mola asinaria servait aussi, probablement, k établir une distinction entre le moulin a bras, dont le volume et le poids étaient d'une certaine importance, et d'autres moulins dont les ^meules étaient bien plus légères, et qui furent d'un; usage journalier chez les anciens pour le service de la maison. Ces petits moulins se composaient de deux pièces : un cône très-plat, convexe, tournant sur une autre pierre con- cave dans laquelle le grain était placé pour le réduire en farine. Quelquefois cette meule volante, qui n'avait que soixante ou soixante-dix centimètres de diamètre et souvent moins, et dont l'épaisseur était d'environ vingt a vingt-cinq centimètres, présentait sur la face extérieure de sa circon- férence un trou carré dans lequel on fixait une petite barre servant à faire tourner cette meule, comme nous l'avons déjà dit plus haut. Quelques-unes de ces meules étaient