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                DES MOULINS A BLÉ

   CHEZ LES ANCIENS, CHEZ LES MODERNES,

                         ET PARTICULIÈREMENT



                   DANS LA VILLE DE LYON.




   L'histoire nous apprend que pendant de longues années
les Romains, pour se conformer aux ordonnances du fonda-
teur de leur empire, ne purent exercer d'autres professions
que celles des armes et de l'agriculture. Méprisant tous les
arts et tous les métiers, ils n'eurent dans les premiers temps
que de simples mortiers pour écraser le blé dont ils se
nourrissaient. L'usage des meules, c'est-à-dire des moulins a
bras, vint ensuite. Ces moulins, auxquels les Romains occu-
paient leurs esclaves, avaient des formes différentes et
leurs dimensions variaient suivant la manière dont ils de-
vaient être employés. Généralement, cependant, ils se com-
posaient d'un cône solide fixé par sa base au fond d'un
récipient en pierres de taille ou en maçonnerie, dans lequel
la farine était versée. Sur ce cône, que nous désignerons
par l'expression moderne de meule gisante ou dormante (l),
s'adaptait le moulin, ou, pour être plus exact, une seconde
meule, à laquelle nous donnerons aussi la désignation mo-
derne de meule volante ou courante (1). Cette meule était

   (1) Deux expressions employées par Parmentier. Voir Mémoire sur
les avantages que la province de Languedoc peut retirer de ses grains.
 Paris, 1786.