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ISO UNE VISITE. d'un fragment d'inscriplion très-mal copié par Barlet et de- puis lors perdu comme tant d'autres: Docimo Decmanio Ca- pro subprœfeclo equilum alœ Aqrippianœ qui in œde ou inauralas statuas œneas... Martis et Saturni et ad earum staluarum tuitionem in pcrpctuum scstcrlium... millia mini- mum teslamento dédit. Ce qu'on n'a pas assez présent a la mémoire, c'est que durant près de trois siècles à partir d'Auguste, la Gaule,no- tamment la Gaule méridionale, a joui d'un état de prospérité dont le degré n'a peut-être plus été égaie depuis, et que les écrivains de ces siècles, préoccupés surtout des guerres et des grands faits politiques du vaste empire romain, n'ont pas trouvé l'occasion de parler d'un petit pays où régnait une paix profonde; si bien qu'on'pourrait croire, à leur silence, que notre province avait, par quelque cataclysme, disparu de la surface de la terre. L'histoire de cette période heureuse est donc tout a faire et ne peut être faite qu'à l'aide des monuments et principalement des monuments épi- graphiques : histoire abondante, riche en détails, laissant peu a désirer, si tout ce que les Romains ont gravé sur la pierre, le marbre ou le bronze, était venu jusqu'à nous ; au contraire indigente, misérablement dénuée et disloquée, ré- duite à quelques fragments sans liaison, par suite de la des- truétion effrénée qui, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, n'a cessé de sévir sur les inscriptions. Sauver une inscription, si insignifiante soit-elle en apparence, c'est donc arrachera l'ou- bli un feuillet de cette histoire curieuse, pleine d'intérêt, peine d'enseignements, qui, a défaut de marches d'armées, de po- pulations écrasées, de régions dévastées, nous offrirait la consolante image d'une contrée tranquille et florissante où les villes, h l'envi l'une de l'autre, les cités aussi bien que les vici, se sont couvertes, le plus souvent par la libéralité, des particuliers, d'édifices splendides dont les ruines, gran-