Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        UN TR1PTIQUE.                    , 147

sainte Vierge qui est dans les airs, soutenus par quatre an-
ges aux robes traînantes, on retrouve, mais dans un plus
grand lointain, les mêmes roches et la même ville. Et quoi-
que l'on ne puisse apercevoir Cluny caché au fond de la
vallée., il est visible pour ceux qui connaissent la position
géographique, que c'est de là que la Vierge a pris son essor
vers les cieux ; que c'est sur Cluny que convergent les rayons
de lumière et de bénédiction qui partent des pieds de l'au-
guste Reine du ciel. On aperçoit même la tête des forêts
de chêne qui l'entourent encore.

                             VII.

   Puisque j'en suis à Cluny, je veux signaler encore un ta-
bleau, tombé depuis peu dans les mêmes mains que le pré-
cédent, et qui, pour n'être pas l'ouvrage des moines, n'en
sert pas moins a montrer que, jusque dans les derniers
temps, les abbés de Cluny surent protéger les arts et leur
confier les grands souvenirs qui pouvaient honorer leur ab-
baye. C'est une toile oblongue, de 0,52 c. sur 0,65 cent,
représentant l'ouverture du jubilé séculaire de 1700, a
Saint-Pierre de Rome, par le cardinal de Bouillon, abbécom-
mendataire de Cluny. Cette peinture, par son coloris comme
par sa composition, semble sortie des ateliers de Coypèl.
Si elle n'est pas de ce maître, elle ferait honneur 5 son meil-
leur élève.
   Le cardinal de Bouillon, Emmanuel-Eléonore de la Tour
d'Auvergne, fut abbé de Cluny de 1683 à 1710. Descendant
des ducs d'Aquitaine, fondateurs de Cluny, il fut le père de
sa grande congrégation, à laquelle il fit plus de bien qu'aucun
abbé des temps modernes, et rendit l'éclat des anciens jours.
On admire encore dans la chapelle de l'hospice de Cluny les
statues de marbre de Carare qui devaient couronner le mau-