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102 UNE FAMILLE SÉGUSIAVE Malheureusement, comme on le voit, le surnom particu- lier de ce prêtre, qui se trouvait^surla seconde partie de l'ins- cription, n'est pas venu jusqu'à nous. Nous apprenons seule- ment par la première partie que c'était un dévot de l'empe- reur Caracalla, qui certes ne méritait guère ce dévouement. A tous ces noms, nous pouvons ajouter encore celui d'Ulattia Metrodora, fille de Caius Censius Régulianus, che- valier romain et négociant en vins de la ville de Lugdunum, établi dans lequartier dit m Kanahis (le bourg Chanain) (1), car elle tirait probablement son nom d'une alliance de son père avec la famille des Ulatlii (2). Nous avons vu qu'au bas de la première de nos inscrip- tions se trouvaient deux lettres de grande dimension. Ces lettres sontles premières de la célèbre formule TRES PRO- VINCIAE GALLIAE, qu'on lit sur tous les monuments érigés autour du temple d'Auguste par ordre et aux frais des trois provinces de la Gaule qui avaient contribué à l'érection du temple lui-même, c'est-à -dire la Celtique ou Lyonnaise, l'Aquitaine et la Belgique, qui comprenaient toute la Gaule chevelue conquise par César. L'existence de ces lettres nous prouve que ce fragment d'inscription faisait partie d'un monu- ment considérable, portant plusieurs autres inscriptions dé- dicatoires du même genre. Nous savons qu'il était d'usage de grouper ainsi autour du temple d'Auguste des monuments nationaux, qui étaient en même temps des monuments de famille, par suite de ce que les prêtres envoyés par les di- verses cités à ce temple étaient habituellement pris dans les mêmes familles (3). Nous trouvons en effet parmi les autres fragments conservés au Musée de Lyon plusieurs inscrip- (1) Voy. ce que j'ai dit à ce sujet dans le Temple d'Auguste, p. 3 1 . (2) Voyez Inscriptions antiques de Lyon, par M. de Boissicu, p. 207. (3) C'est sans doute ce qui a fait ajouter sur l'inscription consacrée au Scgusiave Sextus Julius Lucanus le mot sacerdotali, pour indiquer qu'il était de famille sacerdotale. (Voyez le Temple d'Auguste, p. 58).