Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    CHRONIQUE LOCALE


    La Revue du Lyonnais offre ses meilleurs vœux de bonne année à
  ses bienveillants abonnés et à ses fidèles collaborateurs. Elle est
  heureuse de saluer le nombre toujours croissant des uns et des
 autres ; elle fera tous ses efforts pour leur plaire à tous.
    Plaire à tous n'est cependant pas une facile tâche. Les uns deman-
 dent de la gaieté, d'autres du sérieux ; on voudrait de la malice aux
 dépens du voisin, et le voisin de son côté se rebiffe à la moindre
 piqûre : on blâme les éloges comme si l'admiration était une faiblesse ;
 il semble que la foule coure plus volontiers à un supplice qu'à un
.couronnement, malgré la triste figure des suppliciés.
    — On nous a fait beaucoup d'observations à propos de notre dernière
 chronique , il en résulte qu'elle eût été lue avec un vif plaisir si nous
 avions dit que M. Armand-Caillat faisait de l'orfèvrerie de pacotille,
 que la nouvelle chaire de Saint-Nizier a un abat-jour qui l'écrase,
 que la Rébecca de M. Fabisch, achetée par le Gouvernement, a un type
 vulgaire, que la charmante Nouvelle le Roi des oncles manque de
 verve et de gaieté,que le ballet joué si souvent Y Œuf blanc et l'œuf
 rouge aurait besoin de plus de couleur locale et d'originalité, enfin
 qu'on joue l'Africaine devant des banquettes vides. C'eût été une
 injustice et une erreur ; mais, comme disait un juge qui faisait donner
 la question, cela eût fait passer agréablement une heure ou deux.
    Disons donc des choses désagréables, et commençons par l'hiver.
    Nous avons eu cette rude saison avec ses plus cruelles péripéties :
 neige, glace, chutes, accidents ; les pauvres ont eu bien froid ; dans
 certaines parties de la France, le thermomètre a dépassé 20 degrés;
 à Lyon, il est descendu à 16.
   Les loups pullulent dans les bois et les perdrix sur nos marchés.
Jamais on n'avait vu autant de gibier dans nos rues. C'est triste pour
les chasseurs de l'avenir.
   — Nous avons perdu, pendant l'année 1867, plusieurs compatriotes
illustres : MM. Etienne Rey, peintre ; Villecourt, cardinal, décédé à
Rome ; Giniez, architecte ; Malliot, littérateur et compositeur de
musique ; Prosper Meynier, négociant, inventeur-mécanicien; Charles
Willemin, homme de lettres; Malaval, peintre; Chambet, ancien
libraire, écrivain; Péricaud aîné, écrivain bibliophile, archéologue,
dont la bibliothèque, essentiellement lyonnaise, va être mise en vente
et dispersée prochainement. (SWU-j=st|.l. £°™«t , |VW