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RECHERCHES SUR LA ZOOLOGIE MYSTIQUE DES ÉGLISES DE LYON. La de'coration de l'abside d'Ainay est d'une grande ri- chesse. Parmi les six pilastres qu'on y voit, le cinquième, en comptant de gauche à droite, mérite une mention spé- ciale relativement aux sculptures dont il est historié. Il s'y trouve, de haut en bas, un quadrupède, puis trois oiseaux. Après ces quatre médaillons, il en est un cinquième d'un peu plus de longueur que le précédent. On y remarque une licorne et une vierge qui se tiennent embrassées. L'une et l'autre sont debout. La jeune fille entoure le monocéros de ses bras, et elle en est également serrée. Elle se penche affectueusement vers lui et confond en quelque sorte sa têle avec celle du vigoureux animal, qui s'abandonne volontaire- ment a elle, et de manière à n'appuyer sur le sol que de ses jambes postérieures. Si la longue corne qui caractérise cet être mystique n'a pas été sculptée, c'est que l'exiguïté du champ du bas-relief a été un empêchement absolu. La tête du coursier fantastique s'élève jusqu'au cadre du mé- daillon (1). (1) Nous croyons, avec M. Fernand de Saint-Andéol, que les sculptures de l'abside d'Ainay sont du ixc siècle. Elles offriraient donc la plus an- cienne représentation connue de la licorne prise par une vierge. On ne saurait considérer comme antique la pierre gravée publiée par Montfaucon (Antiquité expliquée, supplément, t. III, p. xi, pi. 36). Elle a tout l'air d'avoir été exécutée par un artiste de la llenaissancc. On sait que Mont- faucon s'est trompé plus d'une fois sur l'âge des monuments.