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34 ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE. étrangers, des colosses hardis et forts, trempés dans les fournaises de l'Orient, viendront les balayer comme les fleuves ont balayé les derniers débris des énormes mam- mouths. Qui pourra dire en combien de siècles s'est opérée cette immense évolution de la nature? Peu importe. Il ne faut ni désespérer, ni se fourvoyer dans des illusions décevantes. Les progrès de l'archéolo- gie préhistorique ont tellement dépassé depuis dix ans toutes les prévisions, que nous devons nous estimer sa- tisfaits en attendant les révélations de l'avenir. Un inté- ressant résultat est obtenu déjà : c'est d'avoir triomphé de toutes les préventions que souleva d'abord la science nouvelle. Il reste cependant encore de rares incrédules et je vais pour finir en citer un exemple. M. Denizet écrivait sérieusement dans le journal Y Époque du 31 novembre 1867,en rendant compte de l'Exposition universelle : «J'ai vu dans la galerie du passé, les moutons de Panurge s'extasier devant les instruments en silex que les « forts en science » de notre époque, véritables taupes, préten- dent avoir été confectionnés par nos ancêtres, et lesdits moutons de Panurge rapporteront cette ineptie à leurs descendants, et c'est ainsi que l'espèce humaine sera long- temps à se désencroùter. » Je laisse au lecteur le soin d'apprécier et de conclure. Ad. ARCELIN.