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32          ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE.

de nature à éclairer cette question si obscure. Ainsi nous
lisons dans le chapitre X de la Genèse que deux mille ans
déjà avant l'ère chrétienne, l'Asie orientale et une partie
du continent européen étaient envahies par des popula-
tions avancées en civilisation et en possession des métaux.
C'est donc avant cette date qu'il faudrait placer l'âge de
la pierre polie en Europe dans les lieux occupés par les
premières émigrations japhétiques.
   D'autre part , les évaluations faites en Suisse par
M. Morlot, au cône de la Tinière, et par M. Gillièron, au
lac de Bienne, placent l'époque de la pierre polie helvé-
tienne entre 2,900 et 5,200 ans avant l'ère chrétienne. En
vérité, est-ce le hasard qui fait coïncider tant de suppu-
tations différentes, et qui nous conduit avec cette persis-
tance à reculer au-delà de 4,000 ans dans le passé l'épo-
que de la pierre polie dans l'Europe occidentale ? Je ne
puis le croire.
   Je me hâte d'ajouter qu'il serait puéril et certainement
inexact de vouloir trop généraliser ces conclusions. Il est
évident, au contraire, qu'elles doivent rencontrer sur
beaucoup de points de manifestes contradictions. En effet,
aux temps primitifs, où les peuplades humaines étaient
encore peu nombreuses, ou de vastes solitudes les sépa-
raient les unes des autres ; lorsque par conséquent
les relations entre les hommes étaient rares et sou-
vent impossibles, et que les différences des races
étaient encore fortement accentuées , il devait y avoir
à une même époque entre le degré de civilisation
des divers peuples, des inégalités considérables.-Ici on
était à l'âge de pierre ; là à l'âge de bronze ; plus loin à
l'âge de fer; en sorte qu'il est impossible d'établir entre
ces trois grandes étapes de l'humanité un synchronisme
absolu dans les diverses parties de l'Europe. M. Marcou