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22             ÉTUDE* D'ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE.

d'aujourd'hui sont des Mongoles,et qui plus est les Mongoles
deSolutre, présentent, avons nous dit, les types lapons et
finnois : la similitude de race est donc incontestable. Or,
si l'on songe que les Lapons modernes,séparés des popula-
tions européennes par des barrières de glaces presque in-
franchissables ont vécu dans leurs froides régions sans se
mêler aux races voisines, il ne faudrait point s'étonner de re-
trouver chez eux des usages vieux de plusieurs milliers
d'années. Les Esquimaux ne vivent-ils pas encore comme
on vivait à Solutré à l'âge du renne ? Ne taillent-ils pas en-
core le silex comme on le taillait à l'époque quaternaire, de
façon que leurs grattoirs de pierre pourraient être con-
fondusavec ceux que nous retrouvons dans nos gisements ?
Ces descendants probables des premiers habitants de l'Eu-
rope-occidentale, nous offrent l'exemple de peuples frap-
pés d'un arrêt de développement chez qui nous retrouvons
peut-être fidèlement conservés les mœurs des temps
préhistoriques. Grand enseignement pour l'archéologie !
    Ce ne sont pas les seules lumières ethnographiques
que nous ait fournies ce lieu si intéressant de Solutré. Nous
pouvons suivre, en descendant le cours des âges, la série
des générations humaines qui succédèrent à la peuplade
primitive. Des tombes situées au sommet de la Roche,
 sous les fondations du château féodal, et explorées par
 M. de Ferry, ont fourni des types mongoloïdes Ibè-
res (1), des types celtiques, et enfin des métis dits cel-
tibères, ce qui indique une fusion des deux races mon-
 goloïde et aryenne. Ces sépultures paraissent appartenir à
 l'âge de la pierre polie, c'est-à-dire à une époque plus mo-
 derne que celle des sépultures du clos du Charnier.
     Le type celtique pur s'est encore révélé accidentelle-

     (1) C'est sous le nom d'Ibères que l'antiquité a désigne les descen-
dants de la race mongole primitive.