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"126                 DE LA MUSIQUE DEAMATHJUK.

 sance éducalrice, pas de foi possible, — El pourlanl la
musique, seul langage commun à loules les nations, est
appelôe à de plus hautes destinées. Elle s'est révélée
toule-puissante sur les individus cl sur les nations, (ouïes
 les fois qu'on s'inspira à des faits généreux, qu'on recher~
cha en elle l'expression d'une foi sociale. Un hymne de
quelques mesures, en effet, la Marseillaise a, dans des
temps voisins, créé la victoire. — Ce fut a la sortie du
 théâtre, dans la soirée du 24 août 1830, où l'on avait joué
la Muelle de Porlici, que les bourgeois de Bruxelles en-
flammés par les mâles accents d'Auber donnèrent le signal
 de la révolution qui eut pour effet de détacher pour toujours
la Belgique de la Hollande. — Les chants chrétiens con-
vertirent tout à coup des ennemis barbares en fervents
croyants. N'est-ce pas à la mélodie religieuse de l'église de
Byzance que sont dues les premières conversions de quel-
ques peuples slaves? Et qui ne connaît pas les prodiges
engendrés par la musique antique et son efficacité à
adoucir les mœurs, symbolisée par les mythes d'Orphée,
d'Arion et du fondateur de Thebes? Et cependant ces peu-
ples nous étaient inférieurs en fait d'art. La musique est,
en effet, une œuvre du monde moderne, elle est née en
Italie, dans le XVI e siècle, avec Palestrina dont l'œuvre
admirable marque une ère nouvelle dans l'histoire de l'art
qu'on peut comparer, suivant M. Scudo, à celle de Raphaël
dans l'histoire de la peinture (1). C'est Guido Àretino, à


   (1) Palestrina est le créateur de l'harmonie ; il traduisit le premier
dans une forme savante la sérénité et le souffle spiritualiste du chris-
tianisme; avec une succession d'accords parfaits et quelques retards,
il a composé des chefs-d'œuvre dont on n'égalera jamais la profonde
élévation. (Scudo).
       Puissant Palestrina, vieux maître, vieux génie,
       ïevous salue ici, père de l'Harmonie.