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LA SCULPTURK A ROMH 429 les reliques des apôtres. Les rues solitaires se couvraient d'une herbe épaisse ; les pampres enlaçaient les temples en ruines; la peste qui régnait presque sans interruption, amenait une mortalité effrayante. En 1307 et en 1367, des tremblements de terre formidables renversèrent basi- liques et donjons romains. Et, c'est ici le lieu de reproduire les paroles éloquentes que Pétrarque, l'an 1366 (juin), adressait au pape Urbain V : « Comment pouvez-vous jouir d'un repos tranquille à Avignon, au bord du Rhône, sous des lambris splendides, quand le toit effondré du Latran expose cette Mère de toutes les églises à toutes les intempéries ; alors que la demeure de saint Pierre et de saint Paul chancelle sur ses bases, et que le temple des apôtres n'est qu'un monceau de ruines et de décombres capable d'attendrir un cœur de pierre ? ». (1) Le retour d'Urbain à Rome (13 octobre 1367), n'amena point une amélioration immédiate. Il ne fallut rien moins que le Concile de Constance appelant Martin V au ponti- ficat suprême (1420), pour détruire définitivement le schisme scandaleux de Tanti-papisme qui divisait l'Eglise et amener une ère nouvelle de prospérité. Or, il importe de la dire, durant toute cette période de décadence, l'art fut délaissé. S'il montra parfois des velléités de résurrection, ce fut exceptionnel. C'est ainsi qu'au temps de Charlemagne, les papes Adrien I er (771-795) et Léon 111(795-816), réédifièrent les oratoires détruits, ornèrent les églises de mosaïques, firent de nouvelles cons- tructions. Certaines œuvres, encore subsistantes, prouvent qu'on n'avait jamais abandonné en plein l'usage du ciseau. Telles sont, par exemple, plusieurs sarcophages du Musée (1) Fr. Petrarcha.'. Op. omnia, vol. II, lib. 7. épist. rer. scnilium.