Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 4)2               LA FAUSSU RELIQUH DE TURIN

avait là, « quoi qu'on die », aucune espèce de révélation.
   Au surplus, s'il vous plaît de vous faire, sur ce point,
des convictions motivées et inébranlables, lisez avec atten-
tion la récente Etude critique ( i ) d e M. le chanoine Cheva-
lier.
   L'auteur y énumère, d'abord, tous les anciens textes
relatifs aux Suaires qui ont réellement quelque attache avec
la Palestine, ou avec Constantinople ; puis, il fait la recen-
sion des principaux Suaires ou linceuls, conservés intégra-
lement ou fragmentairement, au moyen âge, ou parvenus
jusqu'à nous; après quoi il expose, en s'appuyant sur les
nombreux documents authentiques qui éclairent définitive-
ment la question, l'histoire du Saint Suaire de Turin.
   Textes en mains, il démontre que ce Suaire possédé, dans
le principe, par les chanoines de la Collégiale de Lirey
(Aube), qui l'avaient reçu du généreux fondateur de leur
église, Geoffroy de Savoisy et de Lirey (f 1356), fut, tout
simplement, « brossé » par un peintre contemporain. Le
Suaire de Turin n'est donc pas un Suaire antique, ni origi-
nal, mais seulement une très estimable composition du
xivu siècle (2). C'en est si peu un que, dès 1388, Pierre


  (1) Elude critique sur l'origine du Saint Suaire de IJrcy-Chambèry-
Turiu, par le chanoine Ulysse CHEVALIER, correspondant de l'Institut.
— Brochure iu-8°, 59 pages, et LX pages d'Appendice. 1900. Lvon,
E. Vitte. Prix : 3 francs.
   (2) Il est dit, dans la Lettre de l'évêque de Troycs — dont le lecteur
va trouver le nom — à Clément VII, que la fraude a été éventée ; qu'on
sait comment cette toile, qui est une œuvre « artificielle », a été peinte;
et que la preuve en a été faite par le témoignage même de l'artiste qui a
tenu le pinceau : reperit fraudent, et quoinodo pannus ille artificiaHter
depiclus fuerat, et probatum fuit etiam pcr artifeem qui illuiu depinxerat
(Bihlioth. Nat., Collection de Champagne, v. 154, f° 138).